The autobiography of me too free ouvre le bal dans un contexte champêtre, propre à laisser dériver l’esprit dans de profondes pensées et à oublier le temps qui passe. Bouzard dort le front contre un tronc. Que celui qui n’a jamais dormi dans un fossé lui jette la première pierre. Et toc !
Dans The autobiography of me too free, vous retrouverez, entre autres célébrités, Jacquot, le tenancier de la buvette du coin et ex-partenaire du triste-sire Plageman, Paulo, le camarade de toutes les dérouillées et madame Moullay qui a dû se tromper d’album. Mais aussi la femme éternelle, avec ses questions faussement ingénues sur les activités connexes à l’écoute de quelques bons vieux skeuds entre amis de longue date. Ah la garce… Heureusement, pour faire face à ce mur d’incompréhension, il y a aussi l’ami le plus fidèle de l’homme, un chien qui, pour être plus précis, mais vous l’aviez tous compris, est un bon, gros, bâtard. Et en guest star, Lemmy Kilmister. Enfin non, parce que bon, hein… faut pas déconner non plus. Et Didier Wampas ? Pas plus…
Les rangs des amateurs du sieur Bouzard ont sérieusement grossi depuis le confidentiel La nuit du canard garou paru en 1995, quasiment simultanément avec le très prometteur Les pauvres types de l’espace (co-écrit/dessiné avec Druilhe). Pensez-donc, l’Auteur de Plageman ! Alors, qu’en est-il de cet album et tout d’abord du dessin ? L’auteur évoque très bien ce sujet lui-même, et en toute simplicité, quand il dit : « … quand on a, comme moi, acquis le statut de meilleur dessinateur du monde ». Alors pourquoi s’embêter à une redite, alors que chacun peut juger sur pièces. Concrètement, son trait n’a rien de sexy, si ce n’est une propension naturelle à se concentrer sur le laid, le commun, et une certaine prédisposition à extraire le détail qui tue, mais est-ce pour ça que les Connaisseurs se penchent sur l’œuvre du Bouzard ? Sans doute pas.
Ce troisième, et a priori ultime volet de cette saga autobiographique, contient les éléments qui font que c’est du Bouzard : une capacité à amener le gag, en termes de découpage et de narration, et une légèreté de ton. Peut-être que dans le cas présent, ce deuxième point a pris le pas sur le premier, ce qui peut désappointer, mais quand ça part en vrille, c’est du haut de gamme. Cette faculté à amener le lecteur par la main, là où ce dernier sait qu’il va aller, le tout en prenant bien son temps et en se complaisant dedans, est toujours source de grande jubilation. Le syndrôme Dalton par certains aspects. Alors, quelques longueurs, peut-être, parce que quand tu es comme un oiseau, ben… tu t’attardes quoi !
Maintenant, pour comprendre toutes les subtilités de Bouzard dans le texte, il faut connaître Lemmy. C’est le prix à payer pour accéder aux fulgurances de cet auteur sans concession et c’est à prendre ou à laisser… Like a bird.
Voilà une série dont la qualité augmente avec les tomes.
Bouzard continue avec son "free like a bird" à se moquer de lui même avec un humour qui lui est propre. On rit aux éclats de cet homme un peu loser et de ses aventures campagnardes aux intérêts limités.
Très bonne mise en avant de cette petite vie a priori normale mais vue sous un angle loufoque. Bravo !